Warneton : La reconstruction de Comines-Warneton 1919-1930

Notre commune est marquée par la Grande Histoire du 20ème siècle, particulièrement par la Grande Guerre qui a anéanti notre région. Elle a été marquée par un nombre tragique de pertes de vies humaines, mais aussi par des pertes colossales sur le plan architectural. Il ne restait plus rien, sauf les souvenirs.

Cette exposition montre, d’une part, la désolation de nos paysages souvent définis comme ‘lunaires’ dans les livres d’histoire, mais aussi et surtout l’espoir, cet espoir de reconstruire et faire revivre une ville chérie. Comment ne pas penser aux hommes et aux femmes qui, au lendemain de la libération, sont revenus pour entamer ce grand chantier de reconstruction de leurs propriétés, mais aussi aux mandataires de l’époque qui durent reconstruire routes et bâtiments publics.

Une pensée pour les exilés de guerre téméraires, marqués par quatre années atroces, mais qui, avec courage, ont décidé de rebâtir notre magnifique commune.

La reconstruction

La reconstruction de nos communes, à partir de 1919, est l’évènement le plus important du siècle dans l’histoire locale.

C’est un sujet passionnant et inépuisable, en tout cas loin d’avoir été épuisé puisque les dossiers de l’office des régions dévastées, conservés aux archives du royaume, concernant notre commune dorment encore en grande partie sous la poussière. Il y en a près de 800 pour Comines et plus de 400 pour Warneton. C’est aussi une formidable leçon d’optimisme à l’heure où la guerre nous sort tous un peu par les oreilles. La reconstruction, c’est une histoire qui commence mal et qui se termine bien. L’exposition se veut un hommage à nos grands-parents et arrières grands-parents, à leur courage et à leur résilience.

Le titre choisi est volontairement anachronique puisque que l’entité administrative de Comines-Warneton n’existe pas encore à l’époque. Chacune de nos sept communes vit sa propre vie. Par ailleurs, le territoire de Comines-Warneton présente deux autres particularités : premièrement, nous faisons encore partie de la province de Flandre Occidentale pour une quarantaine d’années et ensuite, la ligne de front a coupé notre territoire en deux pendant toute la guerre. Cela veut dire que Ploegsteert et Le Bizet ont été détruits par les canons des méchants Allemands et Houthem, Comines, Warneton et Bas-Warneton par ceux des gentils Britanniques. Mais le résultat est identique pour tout le monde : tout est en ruines au début de 1919.

Les premiers courageux qui reviennent en 1919 sont ceux qui n’ont rien à perdre et tout à gagner. Les autres, pas fous, se gardent bien de remettre trop vite les pieds ici où l’on vit dans des conditions qui sont difficiles à imaginer aujourd’hui. L’exposition tente d’offrir une vue d’ensemble de nos communes lors de la reconstruction à partir de l’année 1919.

Si c’est l’état qui paye, en espérant les dédommagements allemands qui ne viendront pas ou peu, on peut se rendre compte que la reconstruction est le résultat d’initiatives individuelles et locales. Le formidable résultat entrepris entre cinq et dix ans est incroyable aujourd’hui. Au centre de la reconstruction, il y a les sinistrés. Malgré les conditions de vie, ils vont revenir chez nous relativement plus vite qu’ailleurs dans les régions dévastées. C’est aussi une particularité de l’époque, il n’y a pas une reconstruction, mais chaque commune a connu sa reconstruction. Nos sinistrés doivent s’y retrouver parmi de nombreux organismes qui se chevauchent et éviter de se noyer dans le labyrinthe administratif de la reconstruction.

On peut essayer de coller une période plus précise sur la reconstruction. Quand le monument aux morts de Comines a été inauguré le 9 septembre 1923 (il y a 100 ans aujourd’hui jour pour jour), il semble que le plus gros de l’entreprise soit achevée. C’est du moins ce que disent les chiffres officiels, ce que contestent vivement les associations de sinistrés. On reconstruit les maisons entre 1921 et 1924. Il faudra plus de temps pour les édifices publics. L’inauguration dans des styles très différents des hôtels de ville de Warneton et de Comines marque symboliquement la fin de la reconstruction. Nous sommes alors en 1930, mais les baraquements, appelés au début provisoires, sont devenus semi-provisoires puis pour ainsi dire permanents. Ils sont encore nombreux dans les années 50 et 60. Le dernier sera démoli malheureusement en 2000.

Aujourd’hui, en cette journée du patrimoine, nous pouvons être fiers du travail accompli par nos ancêtres. Comines-Warneton a survécu et de la plus belle des manières

Une exposition à voir du 9 au 30 septembre 2023 du mardi au dimanche de 10h à 17h à la Société d’Histoire de Comines-Warneton Place de l’Abbaye à Warneton.

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