Ce dimanche matin, le groupement des Poilus et Amis Français de Ploegsteert ont organisé une cérémonie patriotique face au monument aux morts de Ploegsteert ainsi qu’à la stèle du Fond de l’eau situé rue de Messines.
Jean-Claude Walle a fait une longue et intéressante intervention au sujet du Devoir de Mémoire que nous vous présentons ci-dessous.

Le devoir de mémoire
Qu’il me soit permis de préciser, au nom des Poilus de France, de l’UFAC de Ploegsteert-Le Bizet et de l’Entente des associations patriotiques de Comines-Warneton que cette journée commémorative est aussi placée sous le signe des
Vétérans, en hommage à tous ces militaires qui sont allés de par le monde en mission pacifique au péril de leur vie dans des régions tiraillées par la guerre. Cette journée d’hommage est en principe le 7 avril, pour rappeler que le 7 avril
1994 dix militaires belges sont tués à Kigali. Comme cette date est proche de notre fête, nous l’avons donc incorporée dans notre manifestation. Hommage à tous ceux qui sont allés à Kigali, à Kolwezi et en d’autres lieux aussi auxquels
nous associons tous les vétérans.
Combien de fois n’avons-nous pas lu ou entendu dire lors de manifestations à caractère patriotique ou de réceptions officielles, qu’il était utile, nécessaire et urgent de sensibiliser les populations et les jeunes en particulier qui seront nos dirigeants de demain, de mettre tout en œuvre pour éviter que ne se reproduisent ces catastrophes humanitaires que sont les génocides, les conflits armés, les menaces atomiques…… dont notre passé abonde et que le présent continue à nous agacer. Et chaque fois, les promesses, les actions momentanées sont oubliées ou remises au placard.
Combien de fois n’avons-nous entendu l’expression ‘devoir de mémoire’ retentissant comme un leitmotiv, revenant comme une rengaine mais qui souvent ne se concrétisait pas, s’arrêtant aux mots. Par manque de volonté, par manque de moyens, par manque de temps ? Et si nous faisons le constat, et pourquoi pas notre mea culpa: nous ne pouvons que déplorer la désertification de nos cérémonies : où sont nos concitoyens, où sont nos écoles, nos lycées, où
sont nos jeunes qui doivent prendre la relève. Ils sont pourtant invités. Vous me direz que ce n’est pas le nombre qui fait que la manifestation soit acceptée et reconnue. Nos cérémonies ne sont pas des meetings, non plus. Mais ceci
nous interroge, savons-nous communiquer ou plus précisément nos moyens de communication ne sont-ils plus adaptés à notre époque, savons-nous faire une distinction entre les valeurs que nous avons à défendre et à transmettre des valeurs accessoires ? Ce devoir de mémoire qu’on attend, encore faudrait-il que le sens de cette expression soit compris, a besoin d’actions, d’une mobilisation devant la passivité générale. C’est un défi qui a des difficultés à se concrétiser. Comment s’y prendre, telle est la question qui nous turlupine. Il y a eu des essais et il y a encore des tentatives de responsabilisation. Nos associations patriotiques, outre nos cérémonies annuelles, ont pris des initiatives : comme la création d’un Last Post mensuel avec invitations personnalisées, un parrainage de tombes d’anciens combattants qui ont connu et qui connaissent encore un certain succès. Des témoins de vie sont allés dans
les classes raconter leur calvaire passé dans des camps de prisonniers ou ont fait part de leur expérience militaire. Mais est-ce suffisant ? Et nos enseignants qui, plus que le savoir, doivent inculquer le sens de la responsabilité, de la
socialisation, sont-ils réceptifs à nos demandes, à nos exigences qui puissent les sortir de leur bulle scolaire. Je suis en droit de me poser la question.
Il est évident que devant cela, même si les participants y sont intéressés, nous devons admettre qu’ils sont passifs, assis à écouter ou debout à regarder… A nous patriotiques, à nous responsables des valeurs qui nous tiennent à cœur d’aller à la rencontre de nos jeunes, à nous de proposer autre chose qu’une cérémonie annuelle, il faut que, comme un médicament, la dose soit continue car au bout il y a la guérison.









